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Qui s’était dit : « je vais souffler la Liberté bien délicatement, ainsi qu’une bougie ! »?

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Napoléon III dans Rages de César d’Arthur Rimbaud. Tout comme Victor Hugo qu’il vénérait, Rimbaud abhorrait l’empereur. Ce poème écrit en 1870 décrit l’empereur minable, prisonnier après la défaite de Sedan.

L’homme pâle, le long des pelouses fleuries,
Chemine, en habit noir, et le cigare aux dents :
L’Homme pâle repense aux fleurs des Tuileries
– Et parfois son œil terne a des regards ardents…

Car l’Empereur est soûl de ses vingt ans d’orgie !
Il s’était dit :   » Je vais souffler la liberté
Bien délicatement, ainsi qu’une bougie ! « 
La liberté revit ! Il se sent éreinté !

Il est pris. – Oh ! quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord ?
On ne le saura pas. L’Empereur a l’œil mort.

Il repense peut-être au Compère en lunettes…
– Et regarde filer de son cigare en feu,
Comme aux soirs de Saint-Cloud, un fin nuage bleu.

Les cahiers de Douai

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